La Sardaigne possède un patrimoine traditionnel parmi les plus riches et vivants du monde occidental. Les Sardes ont notamment développé un large répertoire de la voix humaine qui révèle une connaissance profonde et ancienne des structures musicales de la polyphonie.
Le chant a tenores est un type particulier de ce répertoire, que l'on trouve uniquement en Barbagia-Baronìa, dans le centre nord-est de l'île. Dans cette région montagneuse, les chants sont au cœur de la vie communautaire villageoise, qui trouve son expression vive dans les fêtes, qu'elles soient laïques ou religieuses.
Ce sont des polyphonies a cappella, en langue vernaculaire (encore proche du latin), obligatoirement pratiquées à quatre voix. La mélodie est entonnée par le soliste, sa oche (la voix), qui chante le poème ou improvise. L'intervention des trois autres voix (sa mesu oche, sa contra et su bassu, c'est-à-dire la voix aiguë, de baryton et de basse) survient durant le développement du thème; elles chantent le plus souvent sur une seule note dont elles varient les colorations par l'emploi de syllabes telles que, par exemple, bim, bam, boum. La technique du chant de gorge et celle des sons tenus font apparaître le phénomène sonore si captivant du chant a tenores: le spectre des harmoniques. On reconnaît également, dans ces voix, les imitations des cris d'animaux qui sont propres au monde pastoral.
Les Tenores chantent en cercle. Parfois, au cours de la fête, ils se donnent le bras et se mettent à danser. Se tenant serrés, rigides, ils tournent à petits pas cadencés. Le public élargit alors le cercle et entre dans le bal. Cette coutume est représentée sur un vase de la civilisation d'Ozieri daté de 3'000 ans av. J.-C., et qui témoigne de son origine archaïque.
The influence of steel guitar on genres like Delta blues and country has long been underrepresented; this compilation aims to set the record straight. Bandcamp Album of the Day May 5, 2022